CHAPITRE VIII

Obi-Wan rêva qu’il était revenu au Temple Jedi et qu’il marchait au milieu des cartes stellaires. Il tendit la main pour toucher l’étoile la plus proche de Bandomeer, un point lumineux rouge flanqué d’un second qui lui ressemblait parfaitement. Un hologramme apparut, et un Maître mort depuis longtemps déclara :

– Bandomeer : monde où l’imprudent a peu de chances de survivre.

Obi-Wan se réveilla à l’infirmerie. Des tubes étaient plantés dans ses bras, et un masque à oxygène recouvrait son nez et sa bouche. En voyant qui se tenait à son chevet, il crut qu’il rêvait toujours. Mais la grande main du Chevalier Jedi Qui-Gon se posa sur son front, et Obi-Wan prit conscience qu’il était bien éveillé.

– Que… Comment… ? murmura-t-il.

Qui-Gon retira sa main et recula d’un pas.

– N’essaie pas de parler. Tu as eu une mauvaise fièvre, mais je m’en suis chargé. Tes plaies étaient trop graves pour que les médecins puissent les guérir.

– C’est bien vous ? demanda Obi-Wan en luttant pour dissiper les brumes qui engourdissaient son esprit.

Qui-Gon sourit. C’était la première fois qu’Obi-Wan le voyait sourire. Il réalisa alors que le Chevalier n’était pas aussi froid qu’il y paraissait.

– Oui, c’est bien moi.

– Vous êtes venu me chercher ? reprit Obi-Wan, plein d’espérance.

Qui-Gon secoua la tête.

– Non, mais je me rends également à Bandomeer. Le Sénat Galactique m’y envoie pour une mission qui n’a cependant rien à voir avec la tienne.

– Puisque nous nous retrouvons dans la même galère, vous pourriez me montrer…

Qui-Gon secoua une fois de plus la tête.

– Non, Obi-Wan, ce n’est pas la raison de ma présence. Nos destinées empruntent des chemins divergents. Il est temps que tu saches qui tu sers vraiment. Tu dois m’oublier. Tu dois servir les Jedi, même si tu n’es pas un Chevalier. Cela n’a rien de déshonorant.

Il ne voulait pas se montrer cruel, mais ses mots frappèrent Obi-Wan comme une gifle. Chaque fois que le garçon reprenait quelque espoir, il était vite déçu.

Bien que le hasard ait voulu qu’ils occupent le même vaisseau, le Chevalier ne s’intéressait pas à lui. S’il fallait en croire les rumeurs, son dernier Padawan avait connu une mort tragique. La présence d’Obi-Wan ou d’un autre garçon à ses côtés ne ferait que raviver ses souvenirs douloureux.

Obi-Wan tenta de cacher sa déception, d’être fort malgré son état de faiblesse physique.

– Je vois, répondit-il.

La porte de la salle s’entrouvrit pour laisser passer une tête triangulaire. Deux yeux d’un vert brillant se posèrent sur le garçon. L’intrus dut voir que le jeune Humain l’avait remarqué, car il disparut aussitôt. La porte se referma avec un léger sifflement.

Obi-Wan se tourna de nouveau vers Qui-Gon :

– Vous avez raison. Je dois me concentrer sur ma mission. Je vais…

Il s’arrêta en voyant que la porte venait de se rouvrir.

– Ne restez pas là, entrez ! cria-t-il au nouveau venu.

Un Arconien fit son apparition, plus petit que la moyenne de son espèce, avec une peau tirant vers le vert.

– Nous ne voulions pas vous déranger…

– Ce n’est rien, répondit gentiment Obi-Wan.

… mais nous devions retrouver Clat’Ha ici même pour discuter d’un problème, continua l’Arconien. Nous avons entendu dire qu’un jeune garçon avait affronté un Hutt et survécu. Nous voulions voir à quoi ressemblait ce héros. Désolé de vous avoir dérangé. Nous allons attendre dehors.

Obi-Wan regarda par-dessus l’épaule de l’Arconien, avant de se souvenir qu’ils parlaient toujours d’eux à la première personne du pluriel. Ces êtres vivaient en colonies et ignoraient la notion d’individualité.

– Mettons les choses au point, commença-t-il. D’abord, ce n’était pas vraiment un combat. Le Hutt m’a coincé contre un mur et étranglé jusqu’à ce que je tombe dans les pommes. Je ne suis pas un héros.

– Le simple fait que tu aies survécu est remarquable, observa Qui-Gon.

– Exactement, renchérit l’Arconien. Les Hutts nous terrifient. Vous avez fait preuve de force et de courage. Des qualités que nous admirons. Vous êtes un héros.

Obi-Wan jeta un regard consterné à Qui-Gon. Apparemment, quoi qu’il puisse dire, l’Arconien ne changerait pas d’opinion. Le Chevalier Jedi se détourna pour dissimuler un sourire.

– En ce cas, reprit Obi-Wan, asseyez-vous et présentez-vous. J’ai bien besoin d’amis sur ce vaisseau.

– Nous nous appelons Si Treemba, déclara l’Arconien en prenant une chaise. Nous savons que vous êtes Obi-Wan Kenobi. Nous serions très honoré de devenir votre ami.

La porte de la salle s’ouvrit et Clat’Ha entra à grandes enjambées.

– Ah, tu es là, dit-elle en voyant Si Treemba.

L’Arconien se leva d’un bond.

– Nous…, commença-t-il, mais Clat’Ha le coupa en se tournant vers Obi-Wan.

– Nous avons un problème, annonça-t-elle. Quelqu’un a trafiqué nos appareils. Si Treemba a découvert l’avarie au cours d’une inspection de routine. Nous avons trois foreuses arconiennes en stock, et elles ont toutes été sabotées.

– Comment ? s’enquit le Chevalier.

Si Treemba fit un pas en avant.

– Les thermocoms qui régulent la température de la coque des foreuses ont été volés. Et les contacteurs de forage ont été mis hors d’usage.

– Qu’est-ce que cela signifie ? demanda Obi-Wan.

Qui-Gon réfléchit une minute.

– Les foreuses arconiennes sont des véhicules capables de transpercer la roche et la terre. Lorsqu’elles sont en action, la friction de la roche contre la coque engendre une chaleur intense. Sans les thermocoms, le système de refroidissement ne peut fonctionner. Et si les contacteurs sont sabotés, pas moyen d’arrêter la foreuse. Elle continuera de creuser jusqu’à ce que la chaleur la fasse fondre. Et tous ses occupants y laisseront leur vie.

– Exactement, confirma Clat’Ha d’un ton lugubre. Et je crois savoir qui est le coupable.

Soudain, une voix se mit à tonner en langue hutt :

– Sie batha ne beechee ta Jemba ? (C’est de moi, le grand Jemba, que vous parlez ?)

Le Hutt qui se tenait devant la porte était bien plus gros que celui qui avait agressé Obi-Wan. Les Hutts pouvaient vivre des siècles et ils ne cessaient jamais de grandir – en taille comme en ruse. Ce Jemba avait une bouche assez grande pour avaler trois hommes d’un seul coup. Son énorme tête et ses grands yeux emplissaient toute l’embrasure de la porte.

– Oui, fit Qui-Gon sans se démonter, c’est bien de toi que nous parlions, ô grand Jemba. Entre donc – si tu peux passer par la porte.

Jemba se pencha en avant.

– Il y a bien des années que je ne peux franchir une si petite ouverture, tonna-t-il. Pourquoi ne viens-tu pas me voir ?

Qui-Gon s’approcha et se planta face à lui.

– Tu es accusé d’avoir saboté les foreuses arconiennes.

– Aaaagh ! s’écria Jemba avec un mouvement de recul.

Il posa une main sur son cœur le plus élevé, un geste hutt signifiant qu’il était innocent.

– Non ! Je te jure, Jedi, je n’ai rien fait de tel. Penses-tu que j’irais m’introduire dans les soutes pour saboter les appareils des autres ? Pour qui me prends-tu ?

Obi-Wan ne croyait pas à sa bonne foi, mais que le Hutt puisse s’introduire quelque part en catimini semblait en effet peu probable.

– Bien sûr, je doute que tu l’aies fait personnellement, reprit Qui-Gon, mais tu peux avoir envoyé un de tes hommes.

– Aaaagh ! Aaaagh ! fit Jemba en reculant tout en posant à nouveau une main sur son cœur. Ces accusations me blessent ! Je ne suis pas coupable ! Regarde au plus profond de mon cœur, Jedi, et tu verras que je suis sincère ! Pourquoi tout le monde me prend-il pour un criminel ? Parce que je suis un Hutt ? Je suis un homme d’affaires tout ce qu’il y a de plus honnête !

– Cela suffit ! intervint Clat’Ha, écœurée.

Elle se leva et alla se planter devant Jemba, les mains sur les hanches, juste au-dessus du blaster accroché à sa jambe gauche.

– C’était un de tes hommes ! C’est évident !

– Je vous jure que j’ignore tout de cette histoire ! rugit Jemba.

Clat’Ha caressa son blaster. Jemba fronça les sourcils.

– Pourquoi ne serait-ce pas vos hommes qui auraient saboté ces équipements pour me faire du tort ? Tout le monde sait que vous me haïssez.

Vous avez déjà demandé à la guilde des mineurs d’interdire l’accès de Bandomeer aux gens d’Offworld. Maintenant, vous manœuvrez pour me faire arrêter !

– Peu m’importe que les autorités vous mettent au cachot ! rétorqua Clat’Ha. Tout ce que je veux, c’est que vous alliez vous faire pendre ailleurs !

– C’est bien ce que je disais ! rugit Jemba. (Il jeta un regard implorant à Qui-Gon.) Vous voyez ce que je dois endurer ? Comment puis-je lutter contre une telle haine dépourvue de raison ?

– Je suis désolée, mon cher Jemba, répondit Clat’Ha, mais le fait que vous soyez un menteur, un assassin et un lâche me semble un motif suffisant pour vous haïr.

Le Hutt se rengorgea, l’air indigné.

– Nous ne sommes pas encore arrivés sur Bandomeer que cette femme tente déjà de me discréditer aux yeux de la guilde des mineurs. Et à présent, elle lance de fausses accusations ! Vous entendez la façon dont elle me parle ? Elle ne me témoigne pas le moindre respect !

– En effet, reprit Clat’Ha, je n’ai aucun respect pour vous, mais mes accusations sont fondées. Vos mensonges sont aussi pathétiques que vos dénégations.

Jemba émit un grondement de rage et se jeta sur elle. Il heurta l’encadrement de la porte, qui craqua et se fissura sous le choc. Terrifié, Si Treemba émit un sifflement et se colla contre le mur. Obi-Wan regardait la scène, fasciné. Le Hutt furieux était bien assez puissant pour détruire toute l’infirmerie !

Clat’Ha tira son blaster, mais Qui-Gon leva la main pour arrêter son geste. Son regard croisa celui du Hutt. Obi-Wan sentit la puissance de la Force emplir la salle.

– Il suffit, dit tranquillement le Jedi.

Jemba recula. Il savait qu’il ne pouvait atteindre Clat’Ha. Qui-Gon la regarda. Elle baissa alors lentement son blaster. Obi-Wan admira les pouvoirs du Jedi et, en même temps, ressentit une pointe de regret : il aurait tant appris à son service !

– Maintenant, reprit le Chevalier, examinons la situation. Ces machines ont été sabotées. Pourtant, vous clamez l’un comme l’autre votre innocence. Il n’y a pas de solution, sinon la lutte armée. Et je suis sûr que vous n’avez aucune envie d’en arriver là, ajouta-t-il en les regardant l’un après l’autre.

– Jedi, répliqua Jemba, vous prétendez être un homme juste, mais lorsqu’un Hutt et un Humain se disputent, tout le monde est contre le Hutt. Si cette femme veut la guerre, elle l’aura. Et si vous vous rangez de son côté, je vous jure que je vous écraserai comme un fruit de pta ! Votre statut de Jedi ne vous protégera pas !

L’air était lourd de menaces. De toute évidence, Jemba ne plaisantait pas : il était prêt à tuer quiconque se mettrait sur son chemin. Obi-Wan n’avait jamais rencontré une créature aussi maléfique.

« Quoique, se dit-il, la situation serait facile à résoudre. Coincé dans l’embrasure de la porte, le Hutt est bien vulnérable. Qui-Gon n’a qu’à tirer son sabrolaser et le couper en deux. »

Mais le Jedi se contenta de hocher la tête.

– Merci pour cette précision.

« Bien sûr, comprit Obi-Wan. Cette précision est un don. »

Jemba acquiesça, comme si cette réponse le satisfaisait, puis s’éloigna dans le couloir. Clat’Ha eut un long soupir.

– Cela s’est plutôt bien passé, marmonna-t-elle en se précipitant vers la porte. Il faut que j’aille prévenir mes gens. Si ce n’est pas une déclaration de guerre, cela s’en rapproche.

Et elle s’en alla à son tour. Qui-Gon secoua tristement la tête :

– Ces deux-là se haïssent profondément. Ils n’écouteront jamais la voix de la raison.

– Je ne comprends pas, dit Obi-Wan. Pourquoi avez-vous laissé partir le Hutt ? Même s’il est innocent du crime dont il est accusé, il est coupable de tous les autres.

– Il est coupable, c’est vrai, convint Qui-Gon, mais Clat’Ha peut se débrouiller seule. Nous autres Jedi prenons le parti de ceux qui n’ont personne pour les défendre.

– En tout cas, c’est certainement un de ses hommes qui a saboté ces foreuses. Pourquoi ne tente-t-il pas de retrouver le vrai coupable ?

– Parce que si c’est vraiment un de ses employés, répondit Qui-Gon, Jemba se verra rabaissé aux yeux de la guilde des mineurs. Celle-ci pourrait le chasser définitivement de Bandomeer. Il le sait très bien, et c’est pour ça qu’il ne dénoncera jamais le responsable.

– Ah, oui ! s’écria Si Treemba. Et Clat’Ha doit penser la même chose. Si quelqu’un apprenait qu’un de ses ouvriers a tenté de discréditer le Hutt, la guilde serait furieuse.

– Pourtant cela ne devrait pas être bien difficile de retrouver les coupables, remarqua Obi-Wan, surexcité.

Qui-Gon fronça les sourcils.

– Ce n’est pas ton affaire. Si tu te lances à la recherche de ces thermocoms, tu risques de gros ennuis. Ne t’en mêle pas. Et ne t’approche pas des quartiers d’Offworld. Tu n’es pas encore guéri, Obi-Wan.

Sur ce, le Chevalier tourna les talons et quitta la salle. Obi-Wan attendit quelques secondes, puis se leva avec précaution.

– Mais le Jedi a dit que vous n’étiez pas guéri ! piailla l’Arconien, inquiet.

– Si Treemba, ces thermocoms sont gros comment ? demanda le garçon.

– Ils ne sont pas énormes. (L’Arconien écarta les mains d’environ huit centimètres.) Ils sont faciles à dissimuler.

– Si nous les retrouvons, nous saurons qui est le coupable, affirma Obi-Wan.

– C’est vrai, acquiesça Si Treemba. (Il s’interrompit soudain et émit son sifflement caractéristique.) Nous sommes désolé, mais… lorsque vous dites « nous »…

– C’est-à-dire toi et moi.

– Ah… (Sa peau verdâtre pâlit.) Pour cela, il nous faudrait entrer dans les quartiers d’Offworld…

– Je le sais, répondit calmement Obi-Wan.

Il connaissait les risques encourus. Et Qui-Gon lui avait expressément ordonné de ne pas se rendre là-bas. Cependant le garçon n’était pas son apprenti. Il n’était pas tenu d’obéir au Jedi. Et le jugement de celui-ci passait après les grands principes Jedi : la justice devait triompher.

– Si Treemba, Clat’Ha ne manque pas de courage, mais Jemba est beaucoup trop puissant, expliqua Obi-Wan. Il est aussi cruel que rusé, et il ne recule devant rien. Donc, il faut l’arrêter. C’est aussi simple que cela – enfin, presque… Si tu ne veux pas me suivre, je comprendrai. Et nous pourrons rester amis.

Si Treemba avala sa salive et déclara :

– Nous vous suivrons, Obi-Wan.

Premières armes
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